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  • Перовский — графу Нессельроду К. В., 15 марта 1823 г.

    Перовский Н. И. Письмо графу Нессельроду К. В., 15 марта 1823 г. // Батюшков К. Н. Сочинения: В 3 т. — СПб.: П. Н. Батюшков, 1885—1887.

    1887


    Simferopol. Le 15 mars 1823.

    êtes sans doute déjà informé du malheureux état de M-r Batuchkof. Depuis le mois d’août qu’il est arrivé ici, malgré les soucis de m-r Mulhausen, malgré tout ce que j’ai pu faire, son état n’a fait qu’empirer parcequ’il a persisté à tout faire en conséquence. Enfin aujourd’hui c’est au delà de tout ce qu’on peut dire, et je crains bien que quand cette lettre vous parviendra, il n’existera plus, non de sa belle mort, mais de quelque coup violent sans qu’il y aie moyen de le prévenir. Il y a une quinzaine de jours qu’il s’est coupé la gorge avec un rasoir, mais les plaies n’etaient pas mortelles, et il en est guérri; mais son parti est pris irrévocablement. J’ai employé de concert avec m-r Mulhausen tous les moyens possibles pour le remédier, mais tout a été inutile. On le surveille autant que possible, mais cela devient extrêmement hasardeux dans un pays dénué de moyens et de gens propres à la chose et dans une auberge dont je n’ai jamais pu parvenir à le faire sortir malgré tous mes efforts, d’autant plus qu’il est toujours enfermé et ne laisse entrer qu’une fille qui le sert depuis plusieurs mois; il a renvoyé son domestique, persuadé qu’il est de connivence avec ceux qui le persécutent. Enfin, monsieur le comte, vous ne sauriez vous faire l’idée combien ce malheureux jeune homme est à plaindre. Je ne conçois pas quelle cause a pu le plonger dans cet état. Je suis bien faché qu’il aie choisi ce pays pour venir finir aussi tristement, car il m’a fait un mal inoui; je vous assure, monsieur le comte, que je ne puis y penser de sang froid; comment voir mourir aussi tristement un jeune homme à la fleur de l’âge et si interessant sous tous les rapports sans pouvoir l’en empêcher ni lui donner aucun secours? C’est un vrai malheur qu’on l’aie laissé venir ici et qu’on ne l’aie pas gardé à Pétérsbourg, où on aurait pu le traiter. Maintenant je désire me tromper, mais je crois que tout est trop tard.

    ésenter mes respects à madame la comtesse?

    ’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect, monsieur le comte, de votre excellence le très humble et très obéissant serviteur N. Peroffsky.

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