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  • Батюшков — графу Нессельроду К. В., 18 (24) декабря 1821.

    Батюшков К. Н. Письмо графу Нессельроду К. В., [18 (24) декабря 1821 г. Дрезден] // Батюшков К. Н. Сочинения: В 3 т. — СПб.: П. Н. Батюшков, 1885—1887.

    1886


    Графу К. В. Нессельроду.

    ——

    à la justice de votre excellence ma très humble prière, je prendrai la liberté d’appeller votre attention sur les raisons qui me l’ont dictée, ainsi que sur ma conduite précédente.

    érie d’indispositions bien graves pendant un séjour prolongé à Naples m’ont forcé à solliciter plusieurs fois auprès de mon chef monsieur le comte de Stackelberg la permission de me rendre aux eaux en Allemagne. Mais monsieur le comte de Stackelberg ne voulut jamais me l’accorder avant que d’avoir obtenu, me disait-il, un employé pour me remplacer dans mes fonctions de copiste. Cependant, le mauvais état de ma santé empirant de jour en jour, je fus obligé d’insinuer itérativement à mon chef, que ma position seule vis-à-vis de lui, dans l’état de souffrance où j’étais, me forçait à désirer ma démission du service. Le comte de Stackelberg me fit sentir alors qu’une demande pareille, vu les circonstances, serait considérée comme intempestive par le ministère impérial, et je fus obligé de me résigner à mon sort. A l’arrivée du baron de Hahn à Naples et d’un autre employé pour me remplacer, mon chef me fit la proposition d’accompagner le baron de Hahn dans son vogage à Rome, comme devant précéder toute la légation. Il me conseilla en même temps de m’ouvrir à monsieur d’Italinsky sur ce que je désirais devenir dans le cas que le départ de la mission fut encore retardée par des circonstances imprévues. Le jour même de mon arrivée à Rome monsieur d’Italinsky me proposa de rester auprès de lui, en m’observant, conformément à ce qui me fut objecté par le comte de Stackelberg, qu’une demande de démission pour un employé quelconque aux légations d’Italie ne pouvait être soufferte pendant la présente conjoncture, mais qu’ il ne manquerait pas d’y avoir égard à la première occasion favorable.

    Agrégé à la mission de Rome, je ne cessai pas de renouveller mon instante prière auprès de mon nouveau chef, jusqu’à ce qu’il eut enfin la bonté de solliciter pour moi un congé et la permission de me rendre aux eaux; en me faisant part de l’adhésion du ministère, monsieur d’Italinsky m’assura positivement que j’aurai dans peu ma démission; cependant, plusieurs lettres que j’ai eu l’honneur de lui adresser à l’effet de lui rappeller sa promesse sont restées sans réponse.

    équent dans une position précaire, et ne pouvant ni continuer mes vogages, ni rentrer en Russie, avant que d’avoir eu quelques données sur mon sort, je me fais un dévoir de recourir à la justice de votre excellence. Veuillez bien, monsieur le comte, prendre en considération ma patience à toute épreuve, et j’ose le dire même, le zèle avec lequel j’ai servi sous les ordres de mon très respectable chef, monsieur le comte de Stackelberg. Je ne désire que ma démission. C’est l’unique grâce que je vous prie, monsieur le comte, de vouloir bien solliciter en ma faveur des bontés inépuisables de Sa Majesté l’Empereur, et c’est à cet effet que j’ai l’honneur de placer sous vos auspices ma très humble requête ci-annexée.

    Veuillez bien croire, monsieur le comte, qui je saurai conserver dans ma retraite, avec le souvenir de mes devoirs passés, celui d’une profonde reconnaissance pour l’intérêt que vous avez eu la bonté de me marquer à plusieurs reprises, ainsi que pour tout ce que, dans l’occasion présente, vous daignerez faire en ma faveur.

    Je suis avec respect, monsieur le comte, de votre excellence le très humble et très obéissant serviteur Batuchkof.

    12/24 écembre 1821.

    Примечания

      ГРАФУ К. В. НЕССЕЛЬРОДУ. 1821 г. Дрезденъѣ ѣлъ.